vendredi, décembre 08, 2006


Hymnes homériques


A Dionysos
Je ferai souvenir de Dionysos, fils de l'illustre Sémélè, quand il apparut au rivage de la mer stérile, sur un promontoire avancé, semblable à un jeune homme dans la première adolescence. Ses beaux cheveux bleus flottaient, et il avait un manteau pourpré autour de ses épaules robustes.Voici que, dans leurs nefs aux solides bancs de rameurs, des pirates Tyrrhéniens arrivèrent rapidement sur la noire mer, et une destinée mauvaise les amenait.Ayant vu Dionysos, ils se firent signe les uns aux autres, et, sautant à terre, ils le saisirent et le déposèrent dans la nef en se réjouissant dans leur coeur. Ils pensaient que c'était un fils de Rois nourrissons de Zeus, et ils voulurent le charger de lourds liens. Mais les liens ne le retinrent pas, et les branches d'osier tombèrent de ses pieds et de ses mains, et il s'assit, souriant de ses yeux bleus. Et dès que le pilote l'eut vu, il commanda aussitôt à ses compagnons et il leur dit :- Insensés ! Quel est ce Dieu puissant que vous avez saisi et lié ? La nef bien construite ne peut le porter. En effet, c'est Zeus, ou Apollon à l'arc d'argent, ou Poseidaôn ; car ce n'est pas aux hommes mortels qu'il est semblable, mais aux Dieux qui ont des demeures Olympiennes. Allons ! Déposons-le aussitôt sur la noire terre ferme, et ne portez pas les mains sur lui, de peur qu'il soulève les vents accablants et un vaste tourbillon.Il parla ainsi, et le chef le réprimanda par cette rude parole :- Malheureux ! Fais attention au vent propice et sers-toi de la voile et de tous les agrès de la nef à la fois. Nos hommes s'occuperont ensuite de celui-ci. J'espère qu'il arrivera en Aigyptiè, ou à Kypros, ou chez les Hyperboréens, ou plus loin encore, et qu'il nous dira enfin quels sont ses amis et ses richesses et ses parents, puisqu'un Dieu nous l'a envoyé.Ayant ainsi parlé, il dressa le mât et tendit la voile de la nef, et le vent gonfla la voile par le milieu, et ils apprêtèrent tous les agrès. Mais, aussitôt, des prodiges leur apparurent.Et voici d'abord qu'un vin doux, et répandant une odeur divine, coula par la nef noire et rapide, et les marins, l'ayant vu, furent saisis de stupeur.Et, aussitôt après, jusqu'au haut de la voile, une vigne se déploya çà et là, et de nombreuses grappes en pendaient. Et un lierre noir s'enroulait au mât, et il était couvert de fleurs, et de beaux fruits y naissaient. Et toutes les chevilles des avirons avaient des couronnes. Et les marins, ayant vu cela, ordonnèrent au pilote Médeidè de revenir à terre.Cependant, voici que Dionysos leur apparut en lion terrible sur la nef ; et il rugissait violemment. Puis Dionysos, manifestant ses signes, créa une ourse au cou hérissé qui se leva furieuse, tandis que le lion, au bout du pont, lançait des regards horribles. Alors, les marins s'enfuirent à la poupe, autour du pilote plein de sagesse, et ils s'y arrêtèrent épouvantés. Et le lion bondit et saisit le chef ; et tous, pour éviter la noire destinée, sautèrent tous ensemble dans la mer divine, où ils devinrent dauphins. Mais Dionysos eut pitié du pilote, et il le rendit très heureux, et il lui dit :- Rassure-toi, divin pilote, cher à mon coeur. Je suis le bruyant Dionysos qu'a enfanté une mère Kadméide, Sémélè, s'étant unie d'amour à Zeus.Salut, fils de Sémélè aux beaux yeux ! Il ne serait point permis à qui t'oublierait d'orner son doux chant.
Traduction de Leconte de Lisle (1868)

vendredi, décembre 01, 2006


Chers Ouroboriens, en préparation pour l'atelier de demain, ce site vous racontera comment Persée, aidé par Athéna tua la gorgone Méduse.

http://duguesclin.free.fr/Mythologie_grecque/page/Persee.htm

Quand Athéna surprit Méduse en train de s'unir à Poséidon dans son temple, elle la punit sévèrement en la rendant hideuse. Elle couvrit ses cheuveux de serpents et fit en sorte que quiconque s'approchât d'elle fut pétrifié sur le champ, par son regard.
Depuis lors, Méduse est l'ennemie jurée de notre implacable déesse.
Et ce n'est que lorsque Persée lui arrache la tête pour la ramener à Athéna que la déesse pourra se réconcilier avec son ombre féminine. Dorénavant, elle la portera comme une emblème sur sa poitrine.
Plus demain...

Flavia

jeudi, novembre 30, 2006

Au programme cette semaine: ATHÉNA

Voici quelques propos de Walter Otto qui nous donnent une idée de la nature de cette déesse.
Le vingt-huitième Hymne homérique donne une image vraiment grandiose de sa nature et de sa première apparition parmi les dieux: "C'est Pallas Athéna que je veux chanter, la déesse magnifique, la déesse aux yeux de chouette, la bien-avisée, l'impitoyable, la vierge pure, la tutélaire, la vaillante(...), que Zeus lui-même, le maître de sagesse, a fait naître de sa tête sacrée, tout armée d'or scintillant. Tous les dieux s'effrayèrent à sa vue, quand devant Zeus porte-égide elle sortit de la tête immortelle brandissant le javelot pointu. La violence de la déesse fit trembler le grand Olympe, gronder profondément la terre alentour et gonfler en tumulte la mer dans le soulèvement de vagues au sombre éclat. Le flot salé s'abattit sur le rivage...
Et plus loin...
La véritable Athéna n'est pas plus un être sauvage qu'un être de contemplation. Ces deux natures lui sont également étrangères. Sa volonté de combattre n'obéit pas à une impulsion de mort. La clarté de son esprit n'est pas une raison pure. Elle témoigne pour un monde de l'action non pas irréfléchie et brutale, mais méditée, et qui, par la clarté de sa maîtrise, mène à la victoire de la manière la plus sûre.

On aura tellement plus à dire sur elle samedi!!!
D'ici là, je vous posterai tout ce qui me semblera intéressant à son propos.
Flavia


jeudi, novembre 23, 2006

L'image d'Apollon comme "celui qui frappe au loin" manifeste une idée unique. Son contenu n'appartient pas au domaine élémentaire des besoins vitaux. La comparaison que l'on aime tant faire avec les formes primitives de la croyance sont totalement dénuées d'intérêt.
(Rappelons qu'Apollon règne sur l'oracle de Delphes). Ici, c'est une puissance spirituelle qui fait entendre sa voix. Elle a suffisamment de sens pour donner forme à toute une humanité. Elle annonce la présence du divin, non dans les miracles d'une force surnaturelle, ni dans la sévérité d'une justice absolue, ni dans la sollicitude d'un amour infini, mais dans le rayonnement vainqueur de la clarté, dans le règne plein de sens de l'ordre et de la juste mesure. Clarté et figure sont l'objectif auquel correspond, du côté du sujet, la distance et la liberté. C'est dans ce maintien qu'Apollon se manifeste au monde des hommes. Sa divinité s'y exprime, claire, libre, lumineuse et pénétrante.
W. Otto Les dieux de la Grèce


À la demande d'Yves R.

Enjoy it!

lundi, novembre 20, 2006


Quelle belle image d'Apollon! Le plus important de tous les dieux grecs, dieu solaire, dieu de la raison, de la logique et de l'ordre.
C'est agréable de travailler sur ce dieu après avoir passé quelques semaines dans les profondeurs.
Place à la lumière!

jeudi, novembre 16, 2006

Que dire de cette mystérieuse déeesse ?
À quel moment fait-elle son apparition dans nos vies?

Elle se trouve à la jonction des chemins et son regard se porte en trois directions: passé/présent/futur, monde céleste/monde terrestre/monde souterrain. Son chiffre est le trois. Les animaux qui l'accompagnent sont les triades chien/lion/ours ou chien/cheval/serpent. Proche d'Hermès (selon certains récits mythologiques ils auraient été amants) Hécate sera présente dans tous les moments de la vie où un passage s'impose. Petit avant-goût plus que prometteur. Nous poursuivrons samedi...

lundi, novembre 13, 2006

CONFÉRENCE: James Hollis
FINDING MEANING IN THE SECOND HALF OF LIFE

Vendredi 17 novembre, à 19h. 30

De Sève Auditorium. McConnel Library Building. Concordia University.
1400 De Maisonneuve est

10$ membres
15 $ non membres

vendredi, novembre 10, 2006

Chers Ouroboriens

Il sera question de ce texte demain. Apollon et Hermès s'échangent des cadeaux. Bonne lecture

Hermès et Apollon

« Ensuite Hermès pénétra dans l’antre de pierre, et ramena au jour les vaches aux têtes puissantes; le fils de Léto, qui regardait de loin, aperçut les peaux de vache sur une haute pierre, et demande bientôt à l’illustre Hermès :
Comment as-tu pu, tête rusée, égorger deux vaches, toi, un enfant qui vient de naître? Je suis moi-même étonné de ta force, qui m’effraie pour plus tard : il ne faut pas te laisser longtemps grandir, fils de Maia, dieu du Cyllène!
En parlant ainsi, il lui attachait les bras avec des liens solides –des branches de gattilier; celles-ci, sous ses pieds, prenaient aussitôt racine en terre, à l’endroit même, en s’enchevêtrant les unes dans les autres, et gagnèrent facilement, selon le dessein du subtil Hermès, toutes les vaches agrestes : Apollon considérait le prodige avec étonnement. »

« Dans sa joie, Phoibos Apollon se mit à rire : les accents séduisants de cette voix divine allèrent au fond de son cœur, et le doux désir s’empara de son âme, pendant qu’il écoutait… Apollon sentit un désir invincible lui soulever la poitrine; il prit la parole, et tint ces propos ailés : Tueur de vaches, travailleur à l’esprit ingénieux, compagnons de festins, cet objet de tes soins vaut bien cinquante vaches! Je pense que notre différend se règlera, rusé fils de Maia : est-ce depuis ta naissance que ces dons merveilleux te sont attachés, ou bien quelqu’un des Immortels ou des hommes mortels t’a-t-il fait ce superbe présent, et enseignée le chant divin? J’écoute cette voix admirable et nouvelle… Quel est cet art? Cette inspiration qui apaise les soucis inéluctables? Quel chemin y conduit? Il contient vraiment trois plaisirs à la fois : gaieté, amour et doux sommeil… J’admire, fils de Maia, ta grâce à jouer de la cithare… »

Hermès lui répondit par ces paroles rusées :
« Tu es fort habile dans tes demandes, Dieu Archer : moi, je ne refuse pas de t’initier à cet art, qui est le mien. Tu le sauras aujourd’hui même : je veux bien te favoriser dans mes desseins et mes propos : mais toi, tu sais tout dans ton esprit. Tu sièges au premier rang parmi les Immortels, fils de Zeus; tu es vaillant et fort; le prudent Zeus te chérit –ce n’est que justice- et t’a concédé des dons éclatants… libre à toi d’apprendre cet art à quoi tu rêves! Hé bien! Puisque ton cœur te pousse à jouer de la cithare, chante, joues-en, sois tout à ce plaisir que tu reçois de moi : mais alors, mon ami, donne-moi la gloire… Je sais même te donner cette lyre, noble fils de Zeus; alors nous, ô Archer, nous ferons paître des bœufs agrestes sur la montagne, et dans la plaine qui nourrit les chevaux. C’set là que les vaches, s’accouplant aux taureaux, donneront quantité de mâles et de femelles tout à la fois : toi qui aimes ton profit, tu ne dois pas rester violemment irrité!

À ces mots, il lui tendit la cithare; Phoibos Apollon l’accepta, puis il donna séance tenante à Hermès un fouet brillant, et lui confia la garde du troupeau : le fils de Maia reçut ces faveurs avec joie. Tenant la cithare à sa gauche, le noble fils de Léto, Apollon, le Seigneur Archer, en éprouvait les cordes avec un plectre, selon la mélodie; et la lyre, sous ses doigts, rendit un son formidable… »

Tiré de R. Lopez Pedraza, Hermès et ses enfants



Bonsoir Ouroboriens

Voici la référence du livre que j'utiliserai pour l'atelier de samedi
Rafael Lopez Pedraza: Hermès et ses enfants

Puis, l'article de Murray Stein que vous trouverez ici http://www.jungatlanta.com/hermes.html

À +
flavia

mercredi, novembre 08, 2006

Chers amis du Cercle Ouroboros

Voilà, en gros, ce quil faut savoir à propos d'Hermès en préparation pour la rencontre de samedi. Bonne lecture.

Hermès, né en Arcadie, jouira d'une grande popularité dans cette région. A l'origine dieu du Négoce et père des Lares, il deviendra le gardien des routes, des voyageurs, des commerçants, des voleurs et le messager des autres dieux. C'est le fils de Zeus et de Maïa, la fille du titan Atlas.Il guidera les Ombres jusque chez Hadès et portera chance. Il sera souvent représenté sous la forme d'un jeune homme, coiffé d'un chapeau ailé à larges bords, portant de sandales également ailées. Il tiendra l'insigne du héraut, le caducée, baguette entourée des deux serpents qu'ils avaient séparés avec son bâton entre eux alors qu'ils s'opposaient. Il sera également le patron des voleurs et des marchands et le dieu des voyageurs. A ce titre, il débarrassera les routes des pierres. Ce travail donnera naissance de nombreux monuments érigés le long des routes, les "hermès". Leur culte sera associé à celui du phallus, car Hermès était également un dieu de la fertilité. Les "hermès" ne seront, à l'origine, que de simples amoncellements de pierres autour d'un pilier de section carrée . Ils seront ensuite surmontés d'une tête et ornés d'un phallus. Ces monuments, plus élaborés, orneront les rues des cités, les cours et les gymnases. La statue du dieu Hermès, adoré des sportifs, sera souvent érigée sur les terrains de sport, sous la forme d'un jeune athlète (éphèbos). Sa naissance est racontée dans "L'Hymne à Hermès" datant de l'époque homérique. Zeus fréquentait assidûment la Nymphe Maia, fille d'Atlas et de Pleioné, dans une grotte du mont Cyllène, tandis qu'Héra était endormie. Il lui donnera un fils du nom d'Hermès, né aux premières lueurs du jour. L'enfant sortira seul de la grotte à midi et trouvera une tortue qu'il tuera pour confectionner la première lyre. Il lui faudra plusieurs vaches ou moutons pour confectionner les cordes. Il se rendra en Macédoine, dans la soirée, et volera cinquante vaches du troupeau d'Apollon en visite chez Hyménaeos, le fils de Magnés. Les animaux seront traînés par la queue jusqu'à Pylos, dans le Péloponnèse, près de la rivière Alphée. Il brouillera la piste, en attachant du feuillage à ses pieds, et sacrifiera en chemin deux animaux aux douze dieux de l'Olympe, sans toutefois les consommer. Il brûlera les têtes et les sabots pour supprimer les traces de son forfait, cachera le reste du troupeau et jettera les feuillages de ses sandales dans la rivière. Il retournera alors dans son berceau. Apollon, prévenu par Battos qui sera plus tard pétrifié par Hermès, interrogera l'enfant qui niera même connaître le mot vache. Apollon le fera comparaître devant le tribunal de Zeus. Il dérobera, au cours de son explication, l'arc et le carquois d'Apollon qui avait le dos tourné. Zeus, l'ayant vu faire, lui ordonnera de restituer le bétail. Hermès rendra l'arc et le carquois, montrera l'endroit où les vaches étaient dissimulées, puis jouera de la lyre. Apollon oubliera les vols en échange de l'instrument et deviendra l'ami d'Hermès. Il fera de lui le protecteur des bergers et lui enseignera l'art de prévoir l'avenir à l'aide de petits cailloux. Il lui offrira son bâton (en grec : kerykeion - en latin : caduceus) comme marque de pouvoirs. Hermès est le protecteur des troupeaux (nomios) lorsqu'il est représenté portant un bélier sur les épaules. Hermès devra amadouer Héra qui maltraitait les enfants illégitimes de son mari. Il s'emmaillotera à nouveau dans ses langes - certains prétendent qu'il prendra la forme d'Arès, le fils d'Héra - et tétera le sein de la femme de Zeus. La nourrice traitera alors Hermès comme son fils. Hermès sauvera ensuite Dionysos, encore enfant, de la colère d'Héra. Le nom d'Hermès apparaît souvent dans la mythologie grecque. Il soustraira Io à la garde d'Argos "aux nombreux yeux" pour lui permettre d'exprimer son amour pour Zeus. On lui attribuera alors son surnom d'Argéiphontes, le meurtrier d'Argos. Hermès viendra au secours d'Arès, emprisonné dans une jarre par les Aloades, et accompagnera Zeus dans ses voyages à travers le monde. Ils rendront ainsi visite à Lycaon, puis à Philémon et Bauds. Il organisera le concours de beauté entre Héra, Athèna et Aphrodite, arbitré par Pâris, et escortera Priam qui réclamait le corps de son fils, Hector, auprès d'Achille. Il aidera Ulysse à éluder les artifices de Circé et de Calypso. Hermès, accompagné d'Aegipan, reprendra, dans une grotte en Cilicie protégée par le serpent Delphyné, les tendons de Zeus coupés et dérobés par Typhon. Hermès, associé aux Enfers, accompagnera les Ombres des mortels jusqu'au Styx, que Charon leur fera traverser. Il prendra alors le nom de Psychopompos, le conducteur des âmes. Il aidera Héraclès quand celui-ci cherchera Cerbère. Zeus l'enverra chez Hadès demander le retour de Perséphone. Hermès raccompagnera Orphée chez Hadès, lorsqu'elle perdra son droit à ramener Eurydicé parmi les vivants. Hermès aura de nombreuses liaisons amoureuses. Il donnera naissance à Hermaphrodite et Priape en séduisant Aphrodite. Celle-ci succombera à son charme après avoir été dépouillée de l'une des sandales d'or par un aigle envoyé par Zeus (qui voulait aider son fils) alors qu'elle se baignait dans le fleuve Achéloos. Hermès offrira de lui rendre la sandale en échange de ses faveurs. Il engendrera Pan d'une Nymphe ou de Pénélope, la fille de Dryops et Daphnis. Il tombera amoureux de nombreuses mortelles, dont Hersé, la fille de Cécrops qui lui donnera Céphale. Hermès transformera en pierre Aglauros, la soeur protectrice d'Hersé. Il aimera Apémosyné, qui courrait trop vite lui. Il la fera glisser en déposant des peaux de bêtes sur son chemin. Son frère Althaeménès la battra à mort à coups de pied lorsqu'il découvrira qu'elle était enceinte.

lundi, novembre 06, 2006


LE DIVIN HERMÈS HONORE SES PARENTS

Les caractéristiques essentielles d'Hermès, dieu si évanescent, apparaissent d'emblée dans son premier exploit. Le jour de sa naissance dans une grotte d'Arcadie, "franchissant le seuil de l'antre élevé... il trouva une tortue, qui lui procura des jouissances sans nombre: Hermès sut le premier fabriquer un instrument de musique avec la tortue". Aprèes voir tué l'animal, il fit, avec beaucoup d'ingéniosité, une cithare de sa carapace. Cela ne serait pas d'un grand intérêt pour la psychologie si l'histoire ne nous disait pas que le dieu chanta, avec cette cithare, le premier de tous les chants:
... et sous ses doigts la cithare rendait un son formidable, qui d'une belle voix soutenait ses accords, s'essayait à improviser -comme les jeunes gens, à l'âge viril, font assaut de railleries dans un festin; il chantait Zeus le Cronide et Maia aux belles sandales, et disait comment ils d'unissaient naguère en une liaison d'amour: c'était là glorifier son illustre naissance. Il célébrait aussi les suivantes et la superbe demeure de la Nymphe, les trépieds de la maison et ses chaudrons durables..."
Hymne à Hermès cité dans R. Lopez Pedraza Hermès et ses enfants dans la psychotérapie
Rencontre très enrichissante, samedi dernier où le Seigneur Hadès nous livra certains de ses secrets.
J'ai retenu deux questions qui se sont posées:
Nous avons dit que Perséphone évolue à travers sa rencontre avec Hadès et s'initie aux grands mystères au contact avec son mari. en effet, la jeune Koré, au début du mythe victime de son époux, devient la reine des profondeurs après avoir mangé la pomme grenade. Or, si l'évolution de Persephone est évidente, qu'en est-il de celle d'Hadès. Autrement dit, pourquoi Hadès a-t-il besoin d'une épouse? A-t-elle quelque chose à lui apprendre? Si oui, quoi au juste?

La deuxième question concerne un point que m'apparaît capital, surtout de nos jours: dans quelle mesure, le monde virtuel est une sorte d'Hadès? Son caractère invisible et les horreurs qu'il recèle ont-il à voir avec le monde souterrain du frère de Zeus?

Voilà, les questions sont lancées. À vous la parole

vendredi, novembre 03, 2006

Bonjour à tous et à toutes

Bibliographie suggérée pour l'atelier de demain

Jean Shinoda Bolen Gods in everyman
Jean Shinoda Bolen Goddess in everywoman
Robert Graves Les mythes grecs


Bonnes et apétissantes lectures

jeudi, novembre 02, 2006

Quel pattern psychologique pousse Persephone à tomber inconsciemment entre les mains d'Hadès? La réponse se trouve peut-être dans la relation particulière qu'elle entretient avec sa mère. En effet, ce mythe nous fait réfléchir à la relation mère/fille (Déméter et Persephone) qui se solde par la relation Persephone/Hadès (seigneur du royaume des morts).
Puis, comment Persephone devient-elle à son tour, Reine des profondeurs?
Persephone cueillait des narcisses quand soudain la terre s'ouvrit et apparut Hadès dans son char. Malgré les cris de détresse de la jeune fille, Hadès l'amena de force pour en faire son épouse sous le regard indifférent de Zeus. Toute une histoire que nous essaierons de démêler samedi.
N'hésitez pas à exprimer vos commentaires ici même.
Bonne nuit
Une petite lecture matinale

... elle s'en allait en maillot le long de la piscine et quand elle eut dépasssé le maître nageur de quatre à cinq mètres, elle tourna la tête vers lui, sourit et fit un signe de la main. Mon coeur se serra, Ce sourire, ce geste, étaient d'une femme de vingt ans! Sa main s'était envolée avec une ravissante légèreté. Comme si, par jeu, elle avait lancé à son amant un ballon multicolore. Ce sourire et ce geste, étaient pleins de charme, tandis que le visage et le corps n'en avaient plus. C'était le charme d'un geste noyé dans le non-charme du coprs. Mais la femme, même si elle devait savoir qu'elle n'était plus belle, l'oublia en cet instant. Par une certaine partie de nous mêmes, nous vivons tous au-delà du temps. Peut-être ne prenons-nous conscience de notre âge qu'en certains moments exceptionnels, étant la plupart du temps des sans-âge. En tout cas, au moment où elle se retourna, sourit et fit un geste de la main au mâitre nageur (qui ne fut plus capable de se contenir et pouffa), de son âge elle ne savait rien. Grâce à ce geste, en l'espace d'une seconde, une essence de son charme, qui ne dépendait pas du temps, se dévoila et m'éblouit. J'étais étrangement ému. Et le mot Agnès surgit dans mon esprit. Agnès. jamais je n'ai connu de femme portant ce nom.

M.Kundera L'immortalité

Ce pouvoir d'éblouissement n'est-il pas le propre du divin ? Le divin ne se dit pas, il est hors du temps et hors de l'espace, comme le geste de cette dame, éternel et immortel.

mardi, octobre 31, 2006


Chers amis

En préparation pour la rencontre de samedi prochain, je vous livre l'histoire de l'enlèvement de Perséphone par Hadès. Bonne lecture


Perséphone, ou Perséphoné, (latin Proserpina, - nom sous lequel cette divinité est surtout connue). Elle appartient, dans la religion des Grecs d'où elle est originaire, au cycle des divinités chthoniennes, c.-à-d. de celles qui incarnent la double idée de la Terre productrice de tous les biens, particulièrement des biens qui servent à la nourriture de l'humain dans le règne végétal, et réceptacle commun où, par la mort, vont aboutir toutes les existences. Sous sa première forme, elle est en rapport avec Déméter que le mythe lui donne pour mère; sous la seconde, avec Hadès (ou Pluton, chez les Romains), qui la ravit pour faire d'elle son épouse.

L'épisode principal est l'enlèvement de Perséphoné par Hadès, épisode au sens mystique, allégorique, symbolique. Tandis que la déesse est occupée à cueillir des fleurs dans un riant paysage, que dominent des hauteurs rocheuses et tourmentées, le dieu des enfers, épris de ses charmes, la surprend au milieu des nymphes ses compagnes et l'entraîne de force dans le sombre royaume, sur lequel s'ouvrent les cavernes des montagnes voisines. Déméter désolée cherche son enfant par la terre entière; dans son ressentiment, elle y fait régner la famine; les humains et les autres mortels périraient si Zeus ne s'interposait pas pour provoquer une réconciliation entre le ravisseur et la mère : il est entendu que Perséphoné régnera six mois aux enfers et qu'ensuite elle remontera sur la terre pour être toute à Déméter.

À samedi




dimanche, octobre 29, 2006

Bonjour à tous et à toutes.

Rencontre assez mouvementée que celle d'hier. Éros a vraiment le tour de mettre de la passion dans tout ce qu'il touche, y compris dans nos propos.

Pour approfondir nos connaissance mythologiques, voici ce qu'en dit Wikipédia.

Selon la
Théogonie d'Hésiode, il naît directement du Chaos primitif. Il incarne ainsi allégoriquement une des forces primordiales, un des moteurs de notre monde : l'amour passionnel. Dans les théogonies orphiques, qui le placent à l'origine de la création, il est nommé Phanès.
Il est également le dieu du désir sexuel, qui rapproche les êtres et pousse la vie à se perpétuer. Toujours selon Hésiode, quand
Aphrodite apparaît, présidant à l'amour conjugal (union ordonnée des sexes et pendant de l'amour passionnel), Éros se met à son service.
Cette tradition qui fait d'Éros un dieu primordial est reprise dans
le Banquet de Platon. Un autre passage du même ouvrage lui attribue pour parents deux divinités allégoriques, Poros (l'Expédient), fils de Métis (la Prudence), et Pénia (la Pauvreté), représentant Éros comme la synthèse de ses parents. Cependant, dans des traditions plus récentes (à partir du VIe siècle av. J.-C.), il passe pour le fils né sans père de la déesse des Naissances Ilithyie[1], ou selon la plupart des auteurs pour celui d'Aphrodite par Arès, voire, mais plus rarement, d'Aphrodite par Zeus, Hermès, Héphaïstos ou même encore par Ouranos[2]. En tant que fils d'Aphrodite et d'Arès, il a pour frère jumeau ou cadet Antéros, dieu de l'amour mutuel, et pour soeur Harmonie.

Un point que j'aurais voulu développer c'est la fonction d'Éros en tant que pendant du Soi et pour autant nécessaire à l'épanouissement de la personne. Ce n'est que lorsque l'homme s'identifie à Eros que ça pose problème car alors il se prend pour un dieu et le complexe se met à agir pour son compte, dissociant la personnalité.
Dans "Le polythéisme de l'âme", Hillman dit ceci:
L'esprit demande à la Psyché de l'aider et non de le casser, de l'enchaîner ou de le renvoyer comme une insanité. Il demande aux analystes qui agissent au nom de la psyché de ne pas dresser l'âme contre l'aventure du puer, mais plutôt de ménager le désir de chacun des deux pour l'autre. Malheureusement, une grande part du monde thérapeutique est dominée par la perspective d'adaptation sociale qui est celle d'Héra, toujours prête à se saisir de l'esprit du puer renégat et à "faire" de lui quelque chose de raisonnable. L'esprit du puer n'est pas considéré pour sa valeur archétypale authentique. Les prêtres et les prêtresses d'Héra, qui sont les aides psychologiques, éclaircissent les problèmes et donnent un support thérapeutique en essayant de comprendre ce qui dérange la personne. Ensuite, le conseil psychologqiue littéralise les problèmes, et en tuant la possibilité de voir à travers leur folie, il finit par par tuer l'esprit.

Une fois que l'esprit s'est tourné vers l'âme, l'âme peut regarder ses propres besoins d'une nouvelle manière.
Ces beoins ne sont plus alors des efforts d'adaptation aux exigences de la civilisation d'Héra, ou à l'insistance de Vénus pour nous faire croire que l'amour est Dieu, ou aux cures médicales d'Apollon ou même au travail de fabrication de l'âme de Psyché. Ce n'est pas uniquement pour apprendre l'amour, ou pour la communauté, ou pour faire de meilleurs mariages, ou bâtir de meilleures familles ou pour affirmer son indépendance que la psyché présente des symptômes et des demandes névrotiques.

Je vous laisse sur ces réflexions.

jeudi, octobre 26, 2006

Bonjour tout le monde:

Voici le programme pour ce samedi 28 octobre.

Réunion à La petite marche (5035 St.-Denis) de 4 à 6.
Thème: Éros, fils d'Aphrodite, dieu de l'amour et de la passion, mari et amant de Psyché. Qui est-il et comment opère-t-il dans l'âme?

Bienvenue à tous.

FG

mardi, octobre 24, 2006


Bonjour tout le monde!
Nous sommes de retour à La petite marche depuis quelques semaines et nos rencontres sont très animées. J'en profite pour remercier tous les amis et toutes les amies du Cercle Ouroboros qui mettent leur passion, leurs connaissances et leurs expériences au service du groupe.
Lors du dernier atelier, nous avons parlé longuement du mythe Eros et Psyché.
Mais la question que je me pose cette semaine est celle-ci: De quelle façon Eros peut-il, lui aussi de son côté, évoluer. Autrement dit, si Psyché représente l'anima d'Éros, comment celui-ci connecte avec elle? Quels sentiments, valeurs, attitudes doit-elle lui apprendre?
Qu'en dites-vous?
Flavia

vendredi, mai 26, 2006

Merci de ton commentaire, Francine. Effectivement, s'il y a une chose que l'on peut peut-être reprocher à Alice c'est, parfois, son manque d'humilité.
L'ego est une place de certitude. Il déteste les ambiguités, le doute, l'inconnu. Il se plaît à s'estimer infaillible. Comme Alice, il aime appliquer les prémisses de la logique, du A+B.
Loin de me procurer un plaisir naif, la lecture d'Alice me perturbe, me destabilise, me dérange. Il n'y a rien de rassurant au pays des merveilles. Les choses ne semblent pas fonctionner comme "il se doit", elles semblent plutôt répondre à une étrange logique que seules les créatures de ce pays comprennent. C'est Alice qui n'est pas à sa place, qui devra apprendre d'autres manières de voir les choses, de tenir compte du visible et de l'invisible, du manifeste et de l'apparent. Elle devra apprendre à perdre pied, littéralement, au profit de phénomènes qu'elle ne contrôle pas du tout. En d'autres termes, elle devra apprendre à lâcher les résistances afin de pénétrer dans ce monde, ou plutôt de se laisser pénétrer par lui, ce qui changera radicalement la position de son ego.
Alice est une petite fille bien gentille, polie, curieuse et surtout "éduquée", à l'image de milliers de petites filles de son époque. Elle représente l'esprit de l'ère victorienne. Or, son rêve l'invite à à se révolter contre les valeurs courantes auxquelles elle s'identifie. La logique, l'ordre, l'unilatéralité des points de vue, le matérialisme, les bonnes manières sont autant d'aspects que l'inconscient se charge de mettre en cause à traver les images du rêve d'Alice. Voilà pourquoi, on a souvent considéré l'oeuvre de Carroll de "subversive" voire même de dangereuse. On ne peut tout simplement pas s'imaginer se comporter comme le font certains personnages, comme le fait le reine, par exemple qui vocifère des atrocités et demande l'on coupe la tête aux uns et aux autres.
Ce récit continue à m'étonner à chaque nouvelle lecture.
Je reviendrai là-dessus.

mercredi, mai 17, 2006

Alice au pays des merveilles est un conte fantastique à propos de l'abolition des lois du conscient et la découverte des lois de l'inconscient.
Le rêve d'Alice lui fera découvrir l'autre côté d'elle même, insoupçonné mais non moins réel que son petit moi étriqué.
Alice passera par toute la gamme d'émotions allant des pleurs au scepticisme, de la tristesse au désenchantement, de la peur à la méfiance tout au long de cette aventure qui la conduit, inévitablement, à faire le deuil de son ego.
Je savoure ce déliciux passage et le partage avec vous, chers bloggeurs:

"On devrait faire un livre sur mes aventures; il y aurait de quoi! Quand je serai grande, j'en ferai un, moi. - Mais je suis déjà grande! dit-elle tristement. "Das tous les cas, il n'y a plus de place ici pour grandir davantage."
"Mais alors", pensa Alice, "ne serai-je donc jamais plus vieille que je ne le suis maintenant? D'un côté cela aura ses avantages, ne jamais être une vieille femme. Mais alors, avoir toujours des leçons à apprendre! Oh, je n'aimerais pas cela du tout."
"Oh! Alice, petite folle", se répondit-elle. "Comment pourriez-vous apprendre des leçons ici? Il y a à peine de la place pour vous, et il n'y en a pas du tout pour vos livres de leçons."
Et elle continua ainsi, faisant tantôt des demandes et tantôt des réponses, et établissant sur ce sujet toute une conversation; mais au bout de quelques instants, elle entendit une voix au dehors, et s'arrêta pour écouter.


dimanche, mai 14, 2006


Rêve d'une nuit d'été
Marc Chagall

samedi, mai 13, 2006

Bonjour

Je vous souhaite la bienvenue sur ce blog qui se veut un espace d'échange et de discussion à propos de la psychologie des profondeurs. Ce sera l'occasion de faire le lien avec les réunions qui se tiennent tous les samedis à La petite Marche, donc une façon de rester en contact et de suivre les discussions du Cercle Ouroboros.
Puis, j'espère que vous vous sentirez inspirés pour faire vivre ce lieu de création de vos propres idées et créations.
Que l'aventure commence!