dimanche, octobre 29, 2006

Bonjour à tous et à toutes.

Rencontre assez mouvementée que celle d'hier. Éros a vraiment le tour de mettre de la passion dans tout ce qu'il touche, y compris dans nos propos.

Pour approfondir nos connaissance mythologiques, voici ce qu'en dit Wikipédia.

Selon la
Théogonie d'Hésiode, il naît directement du Chaos primitif. Il incarne ainsi allégoriquement une des forces primordiales, un des moteurs de notre monde : l'amour passionnel. Dans les théogonies orphiques, qui le placent à l'origine de la création, il est nommé Phanès.
Il est également le dieu du désir sexuel, qui rapproche les êtres et pousse la vie à se perpétuer. Toujours selon Hésiode, quand
Aphrodite apparaît, présidant à l'amour conjugal (union ordonnée des sexes et pendant de l'amour passionnel), Éros se met à son service.
Cette tradition qui fait d'Éros un dieu primordial est reprise dans
le Banquet de Platon. Un autre passage du même ouvrage lui attribue pour parents deux divinités allégoriques, Poros (l'Expédient), fils de Métis (la Prudence), et Pénia (la Pauvreté), représentant Éros comme la synthèse de ses parents. Cependant, dans des traditions plus récentes (à partir du VIe siècle av. J.-C.), il passe pour le fils né sans père de la déesse des Naissances Ilithyie[1], ou selon la plupart des auteurs pour celui d'Aphrodite par Arès, voire, mais plus rarement, d'Aphrodite par Zeus, Hermès, Héphaïstos ou même encore par Ouranos[2]. En tant que fils d'Aphrodite et d'Arès, il a pour frère jumeau ou cadet Antéros, dieu de l'amour mutuel, et pour soeur Harmonie.

Un point que j'aurais voulu développer c'est la fonction d'Éros en tant que pendant du Soi et pour autant nécessaire à l'épanouissement de la personne. Ce n'est que lorsque l'homme s'identifie à Eros que ça pose problème car alors il se prend pour un dieu et le complexe se met à agir pour son compte, dissociant la personnalité.
Dans "Le polythéisme de l'âme", Hillman dit ceci:
L'esprit demande à la Psyché de l'aider et non de le casser, de l'enchaîner ou de le renvoyer comme une insanité. Il demande aux analystes qui agissent au nom de la psyché de ne pas dresser l'âme contre l'aventure du puer, mais plutôt de ménager le désir de chacun des deux pour l'autre. Malheureusement, une grande part du monde thérapeutique est dominée par la perspective d'adaptation sociale qui est celle d'Héra, toujours prête à se saisir de l'esprit du puer renégat et à "faire" de lui quelque chose de raisonnable. L'esprit du puer n'est pas considéré pour sa valeur archétypale authentique. Les prêtres et les prêtresses d'Héra, qui sont les aides psychologiques, éclaircissent les problèmes et donnent un support thérapeutique en essayant de comprendre ce qui dérange la personne. Ensuite, le conseil psychologqiue littéralise les problèmes, et en tuant la possibilité de voir à travers leur folie, il finit par par tuer l'esprit.

Une fois que l'esprit s'est tourné vers l'âme, l'âme peut regarder ses propres besoins d'une nouvelle manière.
Ces beoins ne sont plus alors des efforts d'adaptation aux exigences de la civilisation d'Héra, ou à l'insistance de Vénus pour nous faire croire que l'amour est Dieu, ou aux cures médicales d'Apollon ou même au travail de fabrication de l'âme de Psyché. Ce n'est pas uniquement pour apprendre l'amour, ou pour la communauté, ou pour faire de meilleurs mariages, ou bâtir de meilleures familles ou pour affirmer son indépendance que la psyché présente des symptômes et des demandes névrotiques.

Je vous laisse sur ces réflexions.

3 commentaires:

Anonyme a dit...

À la question de Flavia, soit ce qui suit :

Lors du dernier atelier, nous avons parlé longuement du mythe Eros et Psyché.

Mais la question que je me pose cette semaine est celle-ci: De quelle façon Eros peut-il, lui aussi de son côté, évoluer. Autrement dit, si Psyché représente l'anima d'Éros, comment celui-ci connecte avec elle? Quels sentiments, valeurs, attitudes doit-elle lui apprendre?

Qu'en dites-vous?

Flavia


En réponse :

Éros symbolise le désir, or le désir a deux facettes essentiellement assez semblables selon Jung et Lacan : le désir est exprimé dans sa structure masculine et la spiritualité dans sa structure féminine selon Jung et de même le sujet du désir des femmes c’est Dieu, selon Lacan.

Peut-on donc avancer que l’anima d’Éros, sa psyché, exprime au sens du mythe personifié par Psyché le désir ou le besoin de s’approprier son âme et sa nature ? Psyché, une mortelle, a accédé au rang de déesse. Elle a désiré Dieu (Éros), elle a désiré, voulu accéder à l’immortalité de l’âme, Psyché représente l’âme. Éros a désiré Psyché : la psyché d’Éros (son anima) est de s’approprier sa nature divine, spirituelle, ce qu’il n’avait pas choisi au contraire de Psyché, mais qu’il désire pour être complet.

Par ailleurs, il faut dire aussi que Psyché est au départ mortelle et Éros la désire comme telle, ce qui illustre en même temps l’accomplissement de rassembler les deux désirs : charnel et spirituel. J’ai lu (sur un site www) que pour Jung, tout désir est sous-tendu par une soif d’infini, le désir sexuel étant le corps du désir spirituel, et le désir spirituel étant l’âme du désir charnel. Je suis d’accord : les deux vont ensemble et rassembler en nous ces deux désirs nous structure et nous accomplit.

On a compris que les mythes mettent en mots et en personnages l’inconscient. Dans l’amour, la personne aimée est à la fois semblable et différente et le mythe de Psyché et Éros l’illustre aussi. D’une part, la différence est essentielle au désir et source d’accomplissement. On désire faire sienne les caractéristiques de l’autre qui nous font défaut, se les approprier aussi parce l’autre nous montre nos manques, incarne nos manques, à défaut de les faire siennes en propre, en bénéficier par l’apport de l’autre, par complémentarité. Le désir est manque disait Platon (… mais ce n’est pas que ça).

D’autre part, la ressemblance constitue un effet miroir, elle est révélatrice de caractéristiques que le sujet possède et auxquelles il accorde du poids, ça rejoint ses valeurs. À mon avis, c’est ce qui correspond à la question que tu nous posais Flavia. Éros voit en Psyché le désir de ce qu’il est déjà et ça le « connecte » à sa nature, c’est un renforcement de sa qualité propre.

Atelier de rêves a dit...

Réflexions tout à fait justes.
Premièrement, Eros (dieu) doit descendre vers une mortelle (Psyché) afin de retrouver sa nature spirituelle. Le mouvement se fait du haut vers le bas. Alors que la quête de Psyché se termine par une ascension (elle devient déesse) qui lui permet de retrouver le divin en elle. Deux mouvements en directions opposées, une même quête d'union et de complétude. Ainsi, nous pouvons pouvons dire avec Marion Woodman que nous observons un processus de matérialisation de la spiritualité (mouvement descendant) et d'une spiritualisation de la matière (mouvement ascendant). C'est ce qui se joue, je crois, dans ce mythe.
Et les effets miroirs nous rendent la chose admirablement.

Mais je ne sais pas si Éros "voit en Psyché le désir qu'il est déjà". Je crois plutôt qu'Éros tente de connecter avec des aspects de lui-même qu'il ignore, des côtés de sa personnalité qu'il fait subir à Psyché.

Le développement de Psyché correspond au développement de l'anima d'Éros. Autrement dit, les transformations que Pyché subit dans le conscient reflètent le développement des caractéristiques inconscientes chez Éros (certains héritées de sa mère)
Et vice versa. Éros incarne l'animus de Psyché et les tâches qu'elle accomplit lui sont imposées par l'animus d'Aphrodite (vengeur, jaloux, rancunier). Psyché accédera à un niveau de conscience supérieur en intégrant les caractéristiques de l'animus.

..."Le désir sexuel étant le corps du désir spirituel, et le désir spirituel étant l’âme du désir charnel" Wow. C'est tellement bien exprimé!
À +
Flavia

Atelier de rêves a dit...

Réflexions tout à fait justes.
Premièrement, Eros (dieu) doit descendre vers une mortelle (Psyché) afin de retrouver sa nature spirituelle. Le mouvement se fait du haut vers le bas. Alors que la quête de Psyché se termine par une ascension (elle devient déesse) qui lui permet de retrouver le divin en elle. Deux mouvements en directions opposées, une même quête d'union et de complétude. Ainsi, nous pouvons pouvons dire avec Marion Woodman que nous observons un processus de matérialisation de la spiritualité (mouvement descendant) et d'une spiritualisation de la matière (mouvement ascendant). C'est ce qui se joue, je crois, dans ce mythe.
Et les effets miroirs nous rendent la chose admirablement.

Mais je ne sais pas si Éros "voit en Psyché le désir qu'il est déjà". Je crois plutôt qu'Éros tente de connecter avec des aspects de lui-même qu'il ignore, des côtés de sa personnalité qu'il fait subir à Psyché.

Le développement de Psyché correspond au développement de l'anima d'Éros. Autrement dit, les transformations que Pyché subit dans le conscient reflètent le développement des caractéristiques inconscientes chez Éros (certains héritées de sa mère)
Et vice versa. Éros incarne l'animus de Psyché et les tâches qu'elle accomplit lui sont imposées par l'animus d'Aphrodite (vengeur, jaloux, rancunier). Psyché accédera à un niveau de conscience supérieur en intégrant les caractéristiques de l'animus.

..."Le désir sexuel étant le corps du désir spirituel, et le désir spirituel étant l’âme du désir charnel" Wow. C'est tellement bien exprimé!
À +
Flavia