vendredi, mai 26, 2006

Merci de ton commentaire, Francine. Effectivement, s'il y a une chose que l'on peut peut-être reprocher à Alice c'est, parfois, son manque d'humilité.
L'ego est une place de certitude. Il déteste les ambiguités, le doute, l'inconnu. Il se plaît à s'estimer infaillible. Comme Alice, il aime appliquer les prémisses de la logique, du A+B.
Loin de me procurer un plaisir naif, la lecture d'Alice me perturbe, me destabilise, me dérange. Il n'y a rien de rassurant au pays des merveilles. Les choses ne semblent pas fonctionner comme "il se doit", elles semblent plutôt répondre à une étrange logique que seules les créatures de ce pays comprennent. C'est Alice qui n'est pas à sa place, qui devra apprendre d'autres manières de voir les choses, de tenir compte du visible et de l'invisible, du manifeste et de l'apparent. Elle devra apprendre à perdre pied, littéralement, au profit de phénomènes qu'elle ne contrôle pas du tout. En d'autres termes, elle devra apprendre à lâcher les résistances afin de pénétrer dans ce monde, ou plutôt de se laisser pénétrer par lui, ce qui changera radicalement la position de son ego.
Alice est une petite fille bien gentille, polie, curieuse et surtout "éduquée", à l'image de milliers de petites filles de son époque. Elle représente l'esprit de l'ère victorienne. Or, son rêve l'invite à à se révolter contre les valeurs courantes auxquelles elle s'identifie. La logique, l'ordre, l'unilatéralité des points de vue, le matérialisme, les bonnes manières sont autant d'aspects que l'inconscient se charge de mettre en cause à traver les images du rêve d'Alice. Voilà pourquoi, on a souvent considéré l'oeuvre de Carroll de "subversive" voire même de dangereuse. On ne peut tout simplement pas s'imaginer se comporter comme le font certains personnages, comme le fait le reine, par exemple qui vocifère des atrocités et demande l'on coupe la tête aux uns et aux autres.
Ce récit continue à m'étonner à chaque nouvelle lecture.
Je reviendrai là-dessus.

mercredi, mai 17, 2006

Alice au pays des merveilles est un conte fantastique à propos de l'abolition des lois du conscient et la découverte des lois de l'inconscient.
Le rêve d'Alice lui fera découvrir l'autre côté d'elle même, insoupçonné mais non moins réel que son petit moi étriqué.
Alice passera par toute la gamme d'émotions allant des pleurs au scepticisme, de la tristesse au désenchantement, de la peur à la méfiance tout au long de cette aventure qui la conduit, inévitablement, à faire le deuil de son ego.
Je savoure ce déliciux passage et le partage avec vous, chers bloggeurs:

"On devrait faire un livre sur mes aventures; il y aurait de quoi! Quand je serai grande, j'en ferai un, moi. - Mais je suis déjà grande! dit-elle tristement. "Das tous les cas, il n'y a plus de place ici pour grandir davantage."
"Mais alors", pensa Alice, "ne serai-je donc jamais plus vieille que je ne le suis maintenant? D'un côté cela aura ses avantages, ne jamais être une vieille femme. Mais alors, avoir toujours des leçons à apprendre! Oh, je n'aimerais pas cela du tout."
"Oh! Alice, petite folle", se répondit-elle. "Comment pourriez-vous apprendre des leçons ici? Il y a à peine de la place pour vous, et il n'y en a pas du tout pour vos livres de leçons."
Et elle continua ainsi, faisant tantôt des demandes et tantôt des réponses, et établissant sur ce sujet toute une conversation; mais au bout de quelques instants, elle entendit une voix au dehors, et s'arrêta pour écouter.


dimanche, mai 14, 2006


Rêve d'une nuit d'été
Marc Chagall

samedi, mai 13, 2006

Bonjour

Je vous souhaite la bienvenue sur ce blog qui se veut un espace d'échange et de discussion à propos de la psychologie des profondeurs. Ce sera l'occasion de faire le lien avec les réunions qui se tiennent tous les samedis à La petite Marche, donc une façon de rester en contact et de suivre les discussions du Cercle Ouroboros.
Puis, j'espère que vous vous sentirez inspirés pour faire vivre ce lieu de création de vos propres idées et créations.
Que l'aventure commence!