mardi, octobre 24, 2006


Bonjour tout le monde!
Nous sommes de retour à La petite marche depuis quelques semaines et nos rencontres sont très animées. J'en profite pour remercier tous les amis et toutes les amies du Cercle Ouroboros qui mettent leur passion, leurs connaissances et leurs expériences au service du groupe.
Lors du dernier atelier, nous avons parlé longuement du mythe Eros et Psyché.
Mais la question que je me pose cette semaine est celle-ci: De quelle façon Eros peut-il, lui aussi de son côté, évoluer. Autrement dit, si Psyché représente l'anima d'Éros, comment celui-ci connecte avec elle? Quels sentiments, valeurs, attitudes doit-elle lui apprendre?
Qu'en dites-vous?
Flavia

1 commentaire:

Anonyme a dit...

À la question de Flavia, soit ce qui suit :

Lors du dernier atelier, nous avons parlé longuement du mythe Eros et Psyché.

Mais la question que je me pose cette semaine est celle-ci: De quelle façon Eros peut-il, lui aussi de son côté, évoluer. Autrement dit, si Psyché représente l'anima d'Éros, comment celui-ci connecte avec elle? Quels sentiments, valeurs, attitudes doit-elle lui apprendre?

Qu'en dites-vous?

Flavia


En réponse :

Éros symbolise le désir, or le désir a deux facettes essentiellement assez semblables selon Jung et Lacan : le désir est exprimé dans sa structure masculine et la spiritualité dans sa structure féminine selon Jung et de même le sujet du désir des femmes c’est Dieu, selon Lacan.

Peut-on donc avancer que l’anima d’Éros, sa psyché, exprime au sens du mythe personifié par Psyché le désir ou le besoin de s’approprier son âme et sa nature ? Psyché, une mortelle, a accédé au rang de déesse. Elle a désiré Dieu (Éros), elle a désiré, voulu accéder à l’immortalité de l’âme, Psyché représente l’âme. Éros a désiré Psyché : la psyché d’Éros (son anima) est de s’approprier sa nature divine, spirituelle, ce qu’il n’avait pas choisi au contraire de Psyché, mais qu’il désire pour être complet.

Par ailleurs, il faut dire aussi que Psyché est au départ mortelle et Éros la désire comme telle, ce qui illustre en même temps l’accomplissement de rassembler les deux désirs : charnel et spirituel. J’ai lu (sur un site www) que pour Jung, tout désir est sous-tendu par une soif d’infini, le désir sexuel étant le corps du désir spirituel, et le désir spirituel étant l’âme du désir charnel. Je suis d’accord : les deux vont ensemble et rassembler en nous ces deux désirs nous structure et nous accomplit.

On a compris que les mythes mettent en mots et en personnages l’inconscient. Dans l’amour, la personne aimée est à la fois semblable et différente et le mythe de Psyché et Éros l’illustre aussi. D’une part, la différence est essentielle au désir et source d’accomplissement. On désire faire sienne les caractéristiques de l’autre qui nous font défaut, se les approprier aussi parce l’autre nous montre nos manques, incarne nos manques, à défaut de les faire siennes en propre, en bénéficier par l’apport de l’autre, par complémentarité. Le désir est manque disait Platon (… mais ce n’est pas que ça).

D’autre part, la ressemblance constitue un effet miroir, elle est révélatrice de caractéristiques que le sujet possède et auxquelles il accorde du poids, ça rejoint ses valeurs. À mon avis, c’est ce qui correspond à la question que tu nous posais Flavia. Éros voit en Psyché le désir de ce qu’il est déjà et ça le « connecte » à sa nature, c’est un renforcement de sa qualité propre.