Le chemin du retour
Par le chemin du retour
Je rentre chez moi
Je viens boire à la profondeur du puits
Qui ne sait rien des mensonges
À bout de bras
La terre porte mes pas erratiques
Me déposant au seuil de ma peur
La porte est entr’ouverte
Devant moi avance le silence
J’emmène mes os
Des morceaux de phalanges
Rescapées au massacre
Miracle
Je suis en vie
Dame Mort n’a pas réussi à me tuer
J’emmène ma peau alambiquée
Par tant de chagrins
Et mon corps fragmenté
Recouvert d’un linceul
La nuit avance avec moi
Compagnon de route
Je ne connais pas cette demeure
mais elle me reconnaît
J’emmène la mémoire de mes deuils
Bien rangés dans mon bagage
Et les nuits extatiques
Enfermées dans le souvenir
J’emmène mes mains taciturnes
Et mes pieds tachés de sang
Et j’emmène aussi mes rêves qui ont cessé de rêver
Je ne sais pas où je suis mais j’y suis
Enfin
Là ou rien ne se perd
Là où tout devient autre
Soigneusement je dépose les bribes de moi-même
En guise d’offrande, sur les cendres
Et j’attends…
J’attends que mon âme vienne
Par la porte entr’ouverte
à ma rencontre.
Flavia Garcia
10 février 2007
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