samedi, avril 28, 2007

Les mots lancés
à bout portant

les-uns contre les autres
porteurs d'imaginaires
s'entrechoquent
sur l'échiquier étroit
du réel.

Les mots lancés
aux quatre vents
comme des désirs
filants
au bout d'un ciel
inachevé
déjouent le néant

Flavia Garcia

J'ai déjà oublié
comment l'aurore
assassine la rage
lovée dans la nuit
sans limites
J'ai déjà oublié
la douceur
des gouttes de rosée
s'écoulant
à travers mes doigts
vides de toi

Flavia Garcia

jeudi, avril 26, 2007

Chers Ouroboriens, chères Ouroboriennes et autres amis blogueurs, bonjour

En prévision de l'atelier de samedi prochain, je vous livre quelques petits extraits, certains de Jung, tous très savoureux.

Jung, à propos de Nietzsche:

...Je lus Ainsi parlait Zarathoustra. Ce fut comme pour le Faust de Goethe, une des plus fortes impressions que je reçus. Zarathoustra était le Faust de Nietzsche et mon côté numéro 2 était mon Zarathoustra... Zarathoustra était morbide, j'en étais persuadé. Mon numéro 2 l'était-il aussi?
Cette possibilité me remplit d'une terreur que je ne voulus de longtemps m'avouer... Nietzsche a parlé naivement et inconsidérement de cet arrheton, de ce secret, comme si tout était dans l'ordre des choses normales. Mais moi j'avais su très tôt que l'on fait ainsi de mauvaises expériences. Son génie aurait dû lui suggérer très tôt que quelque chose allait de travers. Son malentendu morbide, pensais-je, avait été de livrer sonnuméro 2, avec une naiveté et un manque de réserve excessifs, dans un monde totalement ignorant de pareilles choses et incapable de comprendre. Il était animé de l'espérance enfantine qu'il rencontrerait des hommes qui pourraient éprouver son extase et comprendre "la transmutation de toutes les valeurs". Mais il culbuta dans le monde du mystère et de l'indicible qu'il voulut prôner à une masse amorphe et abandonnée des dieux.
C. Jung Ma vie p. 128-129


...et un petit passage de Ainsi parlait Zarathoustra.


C'est aux contempteurs du corps que je veux dire leur fait. Ils ne doivent pas changer de méthode
d'enseignement, mais seulement dire adieu à leur propre corps—et ainsi devenir muets.
“Je suis corps et âme”—ainsi parle l'enfant. Et pourquoi ne parlerait−on pas comme les enfants?
Mais celui qui est éveillé et conscient dit: Je suis corps tout entier et rien autre chose; l'âme n'est qu'un mot
pour une parcelle du corps.
Le corps est un grand système de raison, une multiplicité avec un seul sens, une guerre et une paix, un
troupeau et un berger.
Instrument de ton corps, telle est aussi ta petite raison que tu appelles esprit, mon frère, petit instrument et
petit jouet de ta grande raison.
Tu dis “moi” et tu es fier de ce mot. Mais ce qui est plus grand, c'est—ce à quoi tu ne veux pas croire—ton
corps et son grand système de raison: il ne dit pas moi, mais il est moi.
Ce que les sens éprouvent, ce que reconnaît l'esprit, n'a jamais de fin en soi. Mais les sens et l'esprit
voudraient te convaincre qu'ils sont la fin de toute chose: tellement ils sont vains.
Ainsi Parlait Zarathoustra
Les sens et l'esprit ne sont qu'instruments et jouets: derrière eux se trouve encore le soi. Le soi, lui aussi,
cherche avec les yeux des sens et il écoute avec les oreilles de l'esprit.
Toujours le soi écoute et cherche: il compare, soumet, conquiert et détruit. Il règne, et domine aussi le moi.
Derrière tes sentiments et tes pensées, mon frère, se tient un maître plus puisant, un sage inconnu—il
s'appelle soi. Il habite ton corps, il est ton corps.
Il y a plus de raison dans ton corps que dans ta meilleure sagesse. Et qui donc sait pourquoi ton corps a
précisément besoin de ta meilleure sagesse?
Ton soi rit de ton moi et de ses cabrioles. “Que me sont ces bonds et ces vols de la pensée? dit−il. Un détour
vers mon but. Je suis la lisière du moi et le souffleur de ses idées.”
Le soi dit au moi: “Eprouve des douleurs!” Et le moi souffre et réfléchit à ne plus souffrir—et c'est à cette fin
qu'il doit penser.
Le soi dit au moi: “Eprouve des joies!” Alors le moi se réjouit et songe à se réjouir souvent encore—et c'est à
cette fin qu'il doit penser.
Je veux dire un mot aux contempteurs du corps. Qu'ils méprisent, c'est ce qui fait leur estime. Qu'est−ce qui
créa l'estime et le mépris et la valeur et la volonté?
Le soi créateur créa, pour lui−même, l'estime et le mépris, la joie et la peine. Le corps créateur créa pour
lui−même l'esprit comme une main de sa volonté.
Même dans votre folie et dans votre mépris, vous servez votre soi, vous autres contempteurs du corps. Je
vous le dis: votre soi lui−même veut mourir et se détourner de la vie.
Il n'est plus capable de faire ce qu'il préférerait:—créer au−dessus de lui−même. Voilà son désir préféré, voilà
toute son ardeur.
Mais il est trop tard pour cela:—ainsi votre soi veut disparaître, ô contempteurs du corps.
Votre soi veut disparaître, c'est pourquoi vous êtes devenus contempteurs du corps! Car vous ne pouvez plus
créer au−dessus de vous.
C'est pourquoi vous en voulez à la vie et à la terre. Une envie inconsciente est dans le regard louche de votre
mépris.
Je ne marche pas sur votre chemin, contempteurs du corps! Vous n'êtes point pour moi des ponts vers le
Surhumain!—
Ainsi parlait Zarathoustra.

F. Nietzsche Ainsi parlait Zarathoustra

Partie 1 section 4
(http://inventin.lautre.net/Ainsi_parlait_Zarathoustra.pdf)

Je vous reviendrai avec plus. Profitez de cette belle journée

Flavia
Cher B

Merci de ton commentaire. La question que tu poses est cruciale.
L'homme moderne (collectif) vit dans un tel état d'inflation qu'il s'imagine pouvoir se passer de ses fondations, de tout ce qu'il est. C'est l'orgueuil de l'ego qui pense pouvoir tout contrôler.

Je crois, comme Jung, que nous sommes tous liés par l'inconscient collectif qui pourrait très bien être le grand rêve de quelqu'un d'autre.

Quand à Laborit, je te reviendrai bientôt là-dessus. D'après moi, il ne contemple pas la possibilité d'un phénomène spirituel qui permettrait à l'homme de s'affranchir du collectif.

À suivre

Flavia

vendredi, avril 20, 2007

Chers amis du Cercle Ouroboros et autres amis bloggueurs



Edinger a choisi cet extrait de Jung pour débuter le premier chapitre de
Science of the Soul

Man has always lived in the myth, and we think we are able to be born today and to live in no myth, without history. That is a desease, absolutely abnormal, because man is not born every day. He is born once in a specific historical setting, with specific historical qualities, and therefore he is only complete when he has a relation to these things. If you grow up with no connection with the past, it is just as if you were born without eyes and ears... (and) that is a mutilation of the human being.
C. Jung

dimanche, avril 08, 2007

Chers amis d'Ouroboros. Voici un site en français proposant le test pour découvrir son type psychologique

Au plaisir

http://merelle.net/test/

samedi, avril 07, 2007

À propos de types psychologiques:

Intuition and sensation are the pair that perceive information, so they are called the "non-rational" functions, because they simply gather information in a non-critical way, that is, without processing it. Intuition and sensation perceive reality quite differently. Intuition is the perceiving function that sees things whole, or in the broad context. It grasps the big picture and also sees the implications. When it looks at something, it imagines where it came from and how it arrived at this palce. It looks for antecedents, for history, for broad general trends. It also speculates about the future, asking where is this going?. And perhaps, what is most important, intuition asks, what are the possibilities of what I'm seeing?
Sensation is the perceiving function that notices details. It is interested in the precise nature of things. It asks, what does it look like? How is it constructed? How does it function? Sensation likes to take apart things, data, ideas, to see what makes them tick. It will pursue its search for information until it finds every piece and fits it into a picture. Only then, when it is all complete, is it able to see the whole picture, but it has shown infinite patience in the process of gathering. Sensation depends very much upon the senses, which are its primary source of information. This is why it is called "sensation"

Thinking and feeling are the functions that process information. To do so, certain judgements must be made, therefore these two are called the "judging functions". However they process information in different ways. Having received information through either intuition or sensation, and most likely from both in varying degrees, it is now teh role of thinking or feeling to determine a course of action. Thinking proceeds with some deliberation, evaluating the situation and looking at the pros and cons. it applies certain values or standards to determine the general direction in which to move, and sets forth goals or objectives. Thinking then begins to formulate plans that will lead step by step from the data to the desired result. I am not speaking of business here, necessarily; although it may sound as if I am, but the thinking process can apply to any situation, to anyone, at any age. It is a reasoning process and it aims to carry through from beginning to end.
Feeling is also a judging process, but it operates quite differently from thinking to achieve its ends. Feeling depends upon a personal or subjective value system -there is something conscious or unconscious, against which objective reality is measured. Feeling operates with spontaneity , responding directly to a situation before analyzing its very aspects to determine its worth or usefulness. Feeling says: I like that, or that will never do. Feeling has a way of sizing up a person or a place without stopping to figure out why it comes to the conclusions it does. It can easily decide whether something is acceptable or not. Feeling is associated with empathy; the person with a strong feeling function can look into the face of another and realize that what the other is experiencing -pain or pelasure, hurt or anger. This is different from intuition, which sees things whole and does not have strong subjective responses. People with strong feeling functions base their responses to situations on their sense of what is right or wrong, appropiate or inappropiate, urgent or not urgent, or any other criteria by which something may be judged.

From Boundaries of the soul. June Singer